Cela vous est-il déjà arrivé de ressentir que vos « batteries » étaient à plat? Un premier indice est tout simplement de ne plus avoir de plaisir à faire ce que vous faites, un manque de passion et d’humour. Et lorsque cela vous arrive de façon plus régulière, les signes sontplus dominants, tels que sensation de lourdeur, mal de cœur, respiration peu profonde, impatience, manque d’ouverture et d’engagement, désir de création au ralenti, procrastination, stress…

 

Combien de fois cela vous est-il arrivé? À l’occasion, régulièrement, trop souvent? Dans un monde où la performance règne, est-ce qu’on ne serait pas en train de créer une habitude de vie qui nous amène à passer fréquemment en mode de survie parce que nous attendons constamment à la dernière minute pour recharger nos batteries?

Comprenons-nous bien, je ne parle pas ici de dépression. Je parle de la panne d’énergie qui peut arriver à tout le monde, et qui s’appelle « être humain »! C’est également une forme d’auto-sabotage, lorsque la situation devient répétitive et qu’on n’est pas suffisamment à l’écoute pour reconnaître ce qui se cache derrière ce phénomène. Ce « mal » que nous avons, en tant que société, créé de toutes pièces, est beaucoup plus sournois qu’on le pense. Dans cet article, je veux vous amener à prendre conscience qu’il faut aller voir ce qu’il y a derrière cette situation, et clairement exprimer que oui, en effet, il y a bien souvent un « éléphant rose dans la pièce » qu’on ignore.

C’est un sujet qui revient de façon sporadique en coaching, et même si j’amène mes clients à regarder franchement leur propre situation, j’ai moi-même déjà frappé un mur. À la veille de prendre des vacances bien méritées, je me suis écroulée. Je ne l’avais pas vu venir, et je ne m’étais pas rendu compte que même si mes « batteries » étaient sur le chargeur toute la nuit, leur charge était toujours faible au matin. Pourtant, les signes avant-coureurs, eux, étaient bien présents… Il a fallu presque deux semaines (le temps des vacances) pour retrouver en partie ma flamme, mes énergies, et pour en tirer une leçon importante, soit de ne plus me retrouver en mode survie et d’accepter de prendre soin de moi au quotidien.

Je n’ai pas la prétention de partager avec vous une recette magique, mais en tant que coach, je dois vous amener à une réflexion qui aura un impact sur vos habitudes.

Dix étapes à considérer afin de renverser le processus :

  1. Soyez présent : pour la prochaine semaine, au réveil, soyez authentique et notez la charge de vos « batteries »; sur une échelle de 0 à 10 (où 0 signifie la charge minimale et 10, la charge maximale), quelle est votre moyenne pour la semaine?
  2. Déposez les armes : reconnaissez que vous êtes allé trop loin, si c’est le cas, et dites-vous que c’est humain. Pardonnez-vous, et lâchez prise en disant « non » à ce que vous ne voulez plus. Personnellement, il m’arrive de prendre un objet symbolique, et de l’enterrer.
  3. Identifiez le pourquoi : quelle est la raison qui vous pousse à continuer lorsque le niveau d’énergie n’y est plus?
  4. Admettez qu’il y a en effet un éléphant rose… un saboteur! Nommez-le : est-ce la performance, le désir de bien faire, de plaire, de ne rien manquer, de vous prouver que vous êtes capable d’encore plus, est-ce la peur de l’échec…? Dans chaque saboteur, il y a une qualité ou une valeur cachée, une parcelle de vérité à exploiter; quel est ce « 2 % de vérité »?
  5. Neutralisez votre saboteur : écrivez une lettre à votre saboteur pour lui dire ce que vous ne voulez plus tout en adoptant une perspective de gratitude et de bienveillance. Lisez cette lettre à voix haute ou à une personne de votre entourage. Cet exercice affermira votre lâcher-prise.
  6. Définissez une intention qui vous permettra d’amorcer un réel changement. De grâce,  ne changez pas quatre trente sous pour une piastre! Créez à partir de cette situation nuisible, choisissez une nouvelle perspective, une nouvelle direction.
  7. Trouvez une image qui résonne : il est normal que vos saboteurs reviennent de temps à autre. C’est pourquoi il est important de ne pas perdre de vue votre objectif de changement. À quoi dites-vous oui, quand vous décidez d’arrêter avant d’atteindre votre limite? J’utilise l’image « moi à mon meilleur » pour y arriver, ou encore je visualise une situation dans laquelle j’étais en pleine possession de mes moyens, car je sais que lorsque j’étais dans cette situation, j’honorais pleinement mes valeurs. J’aime particulièrement mettre une photo sur l’écran de veille de mon ordinateur qui me ramène à l’essentiel.
  8. Dressez un plan de sauvetage : déterminez les actions que vous allez entreprendre comme la case vide dans l’horaire de la journée, un rituel du matin, des loisirs, un journal personnel où vous noterez vos réflexions, la méditation… Inscrivez des dates butoirs et faites en sorte d’évaluer votre situation régulièrement.
  9. Entourez-vous d’alliés : une façon simple de rester engagé est d’en parler. Oui, cela vous mettra dans une position de vulnérabilité, mais en même temps vous saurez que vous n’êtes pas seul. Vos alliés – votre conjoint, un ami – peuvent également vous appuyer. Définissez une alliance avec eux, et clarifiez l’aide dont vous avez besoin.
  10. Réagissez : si, dans tout ce que j’ai mentionné, rien ne vous allume, qu’il n’y a pas d’éléphant rose, et que vous n’avez plus envie de rien, alors je vous invite à vous choisir et à consulter un professionnel de la santé plutôt qu’un coach.

En écrivant cette chronique, je me rends compte que je ne suis pas plus à l’abri que les autres. Nous sommes tous fragiles, et les rechutes nous guettent, c’est humain! Le plus important, c’est d’apprendre de ces expériences. C’est pourquoi tous les jours, je me permets désormais d’arrêter. J’ai dit non aux « droits de visite sur ma vie » et oui à me choisir en premier et à faire plus de place à ma vulnérabilité. Mon intention est de parvenir à vivre pleinement tout en m’assurant que mes énergies demeurent 100 % renouvelables!

Que devez-vous faire afin d’accorder toute votre attention à votre équilibre physique, émotionnel et spirituel?

Christine Lecavalier, Coach et Leader co-actif