Avez-vous du mal à dire non? Eh bien, vous n’êtes pas seul. Il m’arrive encore d’avoir de la difficulté et avec du recul, j’ai réalisé que toutes les fois que je ne disais pas non là où j’aurais dû le dire, cela ne m’aidait pas du tout. Je dépensais beaucoup d’énergie et de temps avec d’autres personnes et je m’oubliais totalement. J’étais frustrée et dans un état de déséquilibre.

Dans un monde où il devient facile de se laisser entraîner dans un rythme rapide et essoufflant, il devient impératif de décider ce qui compte vraiment. Il y aura toujours plus à faire que de temps disponible, et l’une des choses les plus importantes que nous pouvons faire est de réapprendre à dire non, pour nous-mêmes et pour les autres.

Rappelez-vous qu’en disant non à une chose, vous dites automatiquement oui à une autre. En disant non à de longues heures de travail, vous dites oui à la famille ou à plus de loisirs; en disant non aux sorties les soirs de semaine, vous dites oui au repos.

Pourquoi ne dit-on pas non ?

L’une des principales craintes réside dans la peur de paraître impoli ou encore de décevoir les gens. Nous avons peur de blesser, peur d’être jugés. Nous souhaitons éviter les conflits, ou nous voulons tout simplement faire plaisir.

Très jeune, on nous apprend à obéir et à ne pas dire non. L’éducation reçue de nos parents, le « mieux-vivre » en société et les valeurs constituent des normes. Je me souviens encore de mes filles, vers l’âge de deux ans, qui me disaient constamment non sur tout! Elles tentaient de me dire qu’elles s’affirmaient et que leur confiance et estime d’elles-mêmes étaient gonflées à bloc… jusqu’à ce qu’elles apprennent à respecter les balises définies par la société !

Notre incapacité à dire non est souvent liée à un manque ou à un excès de force ou de faiblesse : perfectionnisme, générosité, combativité, manque de confiance en soi… Il n’est pas interdit, malsain ou malvenu de dire non, mais savoir dire non représente un défi psychologique. D’un côté, il s’agit de taire notre volonté d’aider, de donner ou de comprendre l’autre et de l’autre côté, il s’agit de s’adapter et de s’oublier.

Identifier à quoi on dit non

Il y a des gens qui ne savent pas dire non, car ils ne savent pas ce qu’ils veulent. Cela les amène à s’adapter au désir de l’autre. Ils manquent d’assurance quant à leurs propres envies et désirs. À l’inverse, il y a des gens qui savent ce qu’ils veulent, mais qui sont incapables de l’exprimer. Avant de répondre oui, engagez-vous à honorer vos valeurs fondamentales (liberté, respect, famille). Au besoin, identifiez-les en les écrivant. Diagnostiquez également les zones dangereuses; vous savez que vous manquez souvent de temps pour vous ou encore que vous vivez fréquemment une situation conflictuelle et non respectueuse avec une certaine personne…

Dire non 

Il n’existe pas de recette miracle pour apprendre à dire non. Vous pouvez vous entraîner petit à petit sur des choses moins compromettantes ou sans grande conséquence, des situations faciles où vous éprouverez peu d’anxiété. Exercez-vous au quotidien, avec votre entourage.

  • Avant de dire non, essayez de réfléchir aux conséquences positives et aux conséquences négatives.
  • Dites non. Cela permettra à votre interlocuteur de prendre acte de votre refus. Vous refusez, faites-le savoir, et surtout faites-le comprendre de façon simple.
  • Dites non de façon franche et déterminée. Évitez de compliquer la situation en cherchant des excuses à votre refus. Plus vous hésiterez dans la manière de dire non, plus vous donnez du pouvoir à vos doutes. Assumez votre refus, c’est le meilleur moyen de vous respecter.

Qu’a-t-on à gagner à savoir dire non ?

Sur le plan personnel, il s’agit d’être plus proche de ce que nous sommes, de nos valeurs, de nos rêves, sans pour autant dire non à tout bout de champ et sans raison valable. Sur le plan professionnel, il s’agit d’une façon de se faire respecter, d’éviter d’entreprendre des tâches qui ne seraient pas en adéquation avec nos valeurs en offrant une alternative.

  • Gagnez du temps, réorganisez votre temps, priorisez. Si vous refusez de vous rendre à un petit-déjeuner qui ne vous intéresse pas, ou que vous réduisiez le temps passé sur vos médias sociaux, vous dégagerez du temps libre et vous serez un peu plus maître de votre emploi du temps.
  • Soyez en accord avec vous-même. Si vous apprenez à affirmer vos préférences, à vous aligner avec vos valeurs, à refuser ce qui ne vous convient pas, vous vous sentirez bien plus confortable mentalement. Vous éviterez ainsi les sentiments de frustration liés au manque d’affirmation de soi. Vous y gagnerez en estime de soi, en confiance et en respect.
  • Donnez de la valeur au oui. Apprendre à dire non, c’est aussi donner plus de valeur à vos oui. Les personnes de votre entourage pourront davantage apprécier votre présence ou les services que vous leur rendez et auront davantage confiance que vous tiendrez vos engagements, car vous connaissez vos limites et vous respectez vos positions et vos idées.

Tenez vos engagements et récompensez-vous régulièrement. Apprenez à dire non aux demandes qui ne répondent pas à vos besoins, et dites oui à vous choisir. Et faites-vous confiance, un pas à la fois, et vous verrez comment le processus deviendra plus naturel. Je le sais parce que je le fais et je vois l’impact que cela a sur moi : une vie plus équilibrée et riche de sens.

À quoi direz-vous non aujourd’hui?

*** **L’article « Stop, c’est pour ton bien », de Céline Fontesse est aussi très complémentaire ! http://greatiesbox.blogspot.be/2013/06/stop-cest-pour-ton-bien.html

Christine Lecavalier